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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/417

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bannir à jamais, du territoire sur lequel ils se sont arrogé un empire exclusif[1].

Je m’arrête ici plus particulièrement sur les antipathies, parce que les exemples de la sympathie s’offrent en foule dans toutes les espèces sociales, et parce qu’elle est, en quelque sorte, la loi générale de la nature vivante. Il est aisé de voir que les exceptions dépendent toujours, ou d’un état hostile, nécessité par les besoins, ou de certaines dispositions particulières des corps, déterminées par le caractère physique de leurs élémens. Pour que deux êtres animés tendent sympathiquement l’un vers l’autre, il suffira que, dans l’origine, les besoins n’aient pas forcé leurs espèces respectives à se fuir, à s’attaquer, à se dévorer ; que des impressions transmises de race en race, n’aient point transformé ces premières déterminations, en instinct constant ; ou que certaines habitudes du système, certaines associations d’idées, de souvenirs, et même de très-vagues affections, n’aient pas produit en eux un

  1. Les orfraies qui peuplent les îles des grands lacs de l’Amérique septentrionale, y vivent par bandes et très-paisiblement, à cause de la grande abondance de poisson qui leur fournit une subsistance ample et facile.