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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/424

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nent des corps privés de la vie et du sentiment.

Chez les oiseaux, dont la vue est le sens prédominant, c’est aux fonctions de ses organes que sont particulièrement liées la plupart des déterminations de l’instinct. En fendant les airs, leurs regards perçans embrassent un vaste horison : des plus hautes régions de l’atmosphère, ils plongent dans les profondeurs des vallées, dans le sein des bois. C’est par cette étendue et cette puissance de vision, qu’ils découvrent et reconnoissent au loin, les objets de leurs amours ; qu’en allant à de grandes distances, chercher la nourriture de leurs petits, ils peuvent veiller encore sur eux, être avertis du moindre danger, et se trouver toujours prêts à revoler vers leurs nids, au premier besoin. C’est aussi par cette même faculté, qu’ils épient leur proie, la poursuivent et tombent sur elle comme l’éclair, en jugeant les intervalles avec la plus grande sûreté d’appréciation, et les parcourant avec la plus grande justesse de vol ; ou qu’ils apperçoivent, et se mettent en état de déconcerter tous les desseins de l’ennemi, quel qu’il soit, qui les guette et les poursuit.