Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/425

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§. iv.

Chez les animaux, dont les yeux et les oreilles ne s’appliquent pas à beaucoup d’objets divers, et sur-tout n’ont pas l’habitude d’y considérer beaucoup de rapports, il paroît que le principal organe de l’instinct est l’odorat ; il est aussi par conséquent alors, celui de la sympathie. Plusieurs espèces sont évidemment dirigées vers les êtres de la même, ou d’une autre espèce, par des émanations odorantes qui leur en indiquent la trace, et leur en font reconnoître la présence, long-temps avant que leurs oreilles aient pu les entendre, ou leurs yeux les appercevoir. Chez les quadrupèdes, qui naissent, et restent quelque temps encore après leur naissance, les yeux fermés, l’odorat et le tact paraissent être les seuls guides de l’instinct primitif : tandis que le jeune poulet, le perdreau, le cailleteau, à peine sortis de la coque, se servent avec beaucoup de précision, de leur vue ; et qu’en courant après les insectes, ils approprient, exactement aux distances, les efforts des muscles de leurs cuisses, et dirigent ceux qui meuvent la tête et le cou, de manière à faire tomber