Aller au contenu

Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/426

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

leur bec débile juste sur leur petite proie. Les chats et les chiens, attirés par la douce et moite chaleur de leur mère, par l’odeur particulière de son corps et de ses mamelles gonflées de lait, se tournent vers elle, la cherchent, et vont s’emparer de ces réservoirs, où leur premier aliment se trouve déjà tout préparé par la nature. Dans le temps des amours, les mâles et les femelles se présentent et se reconnoissent de loin, par l’intermède des esprits exhalés de leurs corps, qu’anime, durant cette époque, une plus grande vitalité.

Il n’est pas douteux que chaque espèce, et même chaque individu, ne répande une odeur particulière : il se forme autour de lui, comme une atmosphère de vapeurs animales, toujours renouvelée par le jeu de la vie[1] : et quand cet individu se déplace, il laisse toujours sur son passage, des particules qui le font suivre avec sûreté, par les animaux de son espèce, ou d’espèce différente, doués

  1. Chez les races, ou chez les individus foibles, cette odeur est moins marquée : elle l’est plus fortement dans les espèces très-animalisées, dans les corps très-vigoureux.