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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/43

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cette circonstance, si simple en elle-même, plusieurs différences importantes entre les hommes du Nord et ceux du Midi. Les uns, sans cesse distraits par des mouvemens, ou par des besoins corporels, n’ont que peu de temps à donner à la méditation ; les autres vivant d’une petite quantité de grains et de fruits, que la nature verse en abondance autour d’eux, cherchent le repos par goût et par besoin, et, dans leur inaction musculaire, se trouvent incessamment ramenés à la méditation. Ainsi, quand toutes choses seroient égales d’ailleurs ; quand la nature et la vivacité des sensations seroient les mêmes dans les pays chauds et dans les pays froids, leurs habitans ne pourroient pas plus se ressembler par leurs habitudes morales, que par leur forme extérieure et par leur constitution[1].

  1. Des travaux, ou des exercices de corps continuels suffisent le plus souvent pour empêcher la réflexion de naître, et même pour en effacer les habitudes déjà prises. La réflexion se produit par une action paisible et continue du cerveau. Pour que cette action soit complète, il font que celle des autres organes, particulièrement des organes musculaires, n’opère point une diversion de forces trop grande, ou