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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/431

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sions, qui sont presque uniquement destinées à provoquer des opérations intellectuelles, à faire naître des jugemens aperçus, à déterminer des désirs distinctement reconnus et motivés. Cependant la puissance, en quelque sorte générale, de la musique sur la nature vivante, prouve que les émotions propres à l’oreille, sont loin de pouvoir être toutes ramenées à des sensations perçues et comparées par l’organe pensant : il y a dans ces émotions, quelque chose de plus direct. Les hommes dépourvus de toute culture, ne sont pas moins avides de chants, que ceux dont la vie sociale a rendu les organes plus sensibles et le goût plus fin. Sans parler de ce chantre ailé, dont le gosier brillant est sans doute, à cet égard, le chef-d’œuvre de la nature, un grand nombre d’espèces d’oiseaux remplissent l’air d’une agréable harmonie : plusieurs animaux domestiques, et quelques races encore insoumises, paroissent entendre avec plaisir, les chants de l’homme et les voix artificielles des instrumens qui résonnent sous ses mains. Il est des associations particulières de sons, et même de simples accens, qui s’emparent de toutes les facultés sensibles ; qui, par l’action la plus immédiate,