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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/435

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tains organes, n’empêche point de s’établir : il est aisé de concevoir qu’au moment même de la naissance, les organes des sensations proprement dites, peuvent déjà concourir aux déterminations de l’instinct, et qu’ils doivent y prendre plus, ou moins de part, suivant la nature des besoins et les facultés de l’animal.

Mais ce n’est pas tout.

Nous avons vu que ces déterminations s’associent bientôt aux opérations de l’intelligence ; qu’elles les modifient, et qu’elles en sont modifiées à leur tour : et, pour le dire en passant, l’on ne peut douter que l’erreur des philosophes, qui, successivement, ont attribué trop, ou trop peu, soit au jugement, soit à l’instinct, ne tienne à cette circonstance. Or, il est aujourd’hui bien reconnu que les organes directs des sensations, sont en cette qualité, les instrumens principaux de l’organe pensant. Leurs fonctions influent donc primitivement comme cause génératrice de la pensée, sur toutes les opérations auxquelles et la pensée, et les désirs qu’elle fait naître, concourent, ou sont enchaînés.

Ainsi, d’autres rapports très-multipliés, quoique moins immédiats, établissent un