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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/436

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nouveau genre de subordination mutuelle, entre les opérations des sens et les tendances sympathiques : ces rapports sont même d’autant plus étendus, et cette subordination d’autant plus frappante dans les animaux, que les individus appartiennent à des espèces douées de plus d’intelligence, et dans l’homme, qu’il a reçu plus de culture, qu’il vit sous un régime social plus avancé : de sorte que bientôt, on ne peut plus séparer ce qui n’est que simplement organique dans la sympathie, de ce que viennent y mêler sans cesse, les relations de l’individu avec ses semblables, et avec tous les êtres de l’univers.

Considérées sous ce point de vue, et dans leurs combinaisons avec les opérations intellectuelles, les tendances sympathiques sont déjà bien loin des attractions animales primitives qui leur servent de base : elles conservent même peu de ressemblance avec le pur instinct. Dès lors, ce sont des sentimens plus ou moins nettement apperçus, des affections plus ou moins raisonnées : les uns et les autres semblent, à l’égard de l’instinct, être ce que la pensée et le désir réfléchi sont à l’égard de la sensation ;