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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/462

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des objets qui se dérobent aux sens dans un état plus naturel. Il dit ailleurs : « On en voit qui sont ingénieux et doués d’une aptitude singulière à concevoir : ils apprennent, ou devinent l’astronomie, sans maître ; ils savent la philosophie, sans l’avoir apprise ; et il semble que les muses leur aient révélé tous les secrets de la poésie, par une soudaine inspiration ». Ces manies, qu’on a guéries dans tous les temps, par des voyages, par des pélerinages vers les temples, par les réponses des oracles, par les neuvaines, par diverses pratiques religieuses, par l’application topique de différens objets de culte, par les sortiléges et les paroles enchantées, n’ont jamais, sans doute, dépendu de véritables et profondes lésions organiques : et sans doute aussi, les délires qui cèdent à l’immersion subite dans l’eau froide, et les folies plus lentes dont plusieurs médecins ont triomphé, tantôt par la terreur, tantôt par les caresses, et plus souvent, peut-être, par un mélange de douceur et de sévérité, de mauvais et de bons traitemens, sont, en général, bien plutôt du domaine de l’hygienne morale, que de la médecine proprement dite. Suivant Pinel, cette classe de folies est beau-