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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/463

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coup plus étendue qu’on ne pense. Il ne paroît pas éloigné d’y comprendre le plus grand nombre de celles dont il a suivi la marche dans les deux hospices de Bicêtre et de la Salpêtrière. Il y rattache même celles dont la solution s’opère par une suite d’accès critiques, et dans lesquelles le délire, périodiquement augmenté, devient son propre remède ; de la même manière qu’on voit souvent la cause des fièvres intermittentes se détruire elle-même, par un nombre d’accès déterminé[1] : et c’est sur le traitement moral, ou sur le régime des habitudes, qu’il paroît compter le plus pour leur guérison.

Nous croyons qu’il a raison pour un assez grand nombre de cas, mais cet excellent esprit n’ignore point que tout ce qui porte le nom de moral, réveille des idées bien vagues et même bien fausses. La puissante influence des idées et des passions sur toutes les fonctions des organes en général, ou sur

  1. Ce genre de folie, observé d’abord par l’ingénieux et respectable Pussin, surveillant des fous de Bicêtre, a été considéré sous de nouveaux points de vue, et décrit pour la première fois, par Pinel.