Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/467

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bains tièdes, les boissons rafraîchissantes ; en un mot, par tous les moyens qui rabaissent le ton de la sensibilité générale, modèrent en particulier les excitations extérieures, et par conséquent, diminuent le nombre ou la vivacité des sensations.

Les boissons fermentées, dont l’effet est d’exciter d’abord l’activité de l’organe pensant, et de troubler bientôt après ses fonctions, en rappelant dans son sein la plus grande partie des forces sensitives, destinées aux extrémités nerveuses ; les narcotiques, qui paralysent immédiatement ces forces, et qui jettent encore en même temps, un nuage plus ou moins épais sur tous les résultats intellectuels, par l’afflux extraordinaire du sang qu’ils déterminent à se porter vers le cerveau ; l’application d’un froid vif extérieur ; enfin, toutes les circonstances capables d’émousser considérablement les impressions, ou d’affoiblir l’énergie du centre nerveux commun, produisent un sommeil profond plus ou moins subit.

L’état de l’économie animale le plus propre à laisser agir les autres causes du sommeil, est une lassitude légère des différens organes, sur-tout de ceux des sens, et