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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/468

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des muscles soumis à l’action de la volonté. Une lassitude très-forte est accompagnée d’un sentiment douloureux ; et, par cela même, elle devient une nouvelle cause d’excitation. En effet, les personnes qui ont éprouvé de grandes fatigues, ont besoin de prendre des bains tièdes, des boissons et des alimens sédatifs, ou du moins de se reposer quelque tems dans le silence et l’obscurité, avant de pouvoir s’endormir.

Un certain état de foiblesse est encore favorable au sommeil : mais il faut que cette foiblesse ne soit pas trop grande, ou plutôt, il faut qu’elle porte sur les seuls organes du mouvement, et non sur les forces radicales du système nerveux ; car, lorsqu’elle est poussée jusqu’à ce dernier point, non-seulement elle n’invite pas au sommeil, mais, en sa qualité de sentiment inquiet et profondément pénible, elle excite des veilles opiniâtres, qui ne manquent pas, à leur tour, d’aggraver encore l’affoiblissement.

Soit que le sommeil arrive par le besoin pressant de repos dans les extrémités sentantes et dans les organes moteurs, soit que la simple action périodique du cerveau le produise, en rappelant spontanément dans