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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/482

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penchans, il n’y a, dans le sommeil, que celles qui viennent de l’extérieur, qui soient entièrement, ou presqu’entièrement endormies ; que celle des extrémités internes conservent une activité relative aux fonctions des organes, à leurs sympathies, à leur état présent, à leurs habitudes ; que les causes dont l’action s’exerce dans le sein même du système nerveux, n’étant plus distraites par les impressions qui viennent des sens, doivent souvent, lorsqu’elles se trouvent alors mises en jeu, prédominer sur celles qui résident, ou qui agissent aux diverses extrémités sentantes internes. Ainsi, l’on rêve quelquefois, qu’on éprouve une douleur à la poitrine, ou dans les entrailles : et le réveil prouve que c’est une pure illusion. L’on peut rêver aussi qu’on a faim, même dans des momens où l’estomac est surchargé[1] : et si l’excitation directe des organes de la génération est souvent la véritable source des tableaux voluptueux qui se forment dans le cerveau pendant le sommeil, c’est aussi très-souvent de ces tableaux seuls, que l’excitation des mêmes organes dépend.

  1. Plusieurs observations ne me laissent aucun doute sur la réalité de ce fait.