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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/481

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gnent simplement de l’ordre naturel. Les viscères, dont la disposition à partager l’assoupissement des sens extérieurs est le plus manifeste, peuvent devenir eux-mêmes le foyer de cette action surabondante. Il est des affections nerveuses qui impriment, dans le temps du sommeil, à l’estomac et aux intestins, une activité que ces organes n’ont pas dans tout autre temps. J’ai vu plusieurs de ces malades qui étoient forcés de mettre, en se couchant, de quoi manger sur leur table de nuit. Les personnes qui ne prennent pas une quantité suffisante de nourriture, ont presque toujours, en dormant, le cerveau rempli d’images relatives au besoin qu’elles n’ont pas satisfait. Trenck rapporte que, mourant presque de faim dans son cachot, tous ses rêves lui rappeloient, chaque nuit, les bonnes tables de Berlin ; qu’il les voyoit chargées des mets les plus délicats et les plus abondans ; et qu’il se croyoit assis au milieu des convives, prêt à satisfaire enfin, le besoin importun qui le tourmentoit.

§. iv.

On voit donc que, des trois genres d’impressions dont se composent les idées et les