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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/554

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Il y a cependant un fait qui paroît favorable à l’opinion dont je parle, et qui pourroit en avoir fourni la première indication. Dans certains cas d’hydropisie, l’accumulation des eaux augmente journellement, bien au-delà du volume de la boisson et du poids total des alimens. On ne peut douter que ce surplus de fluide étranger ne provienne de l’humidité de l’air, pompée avec plus de rapidité par les pores absorbans. Les observations ont, dans ces cas, prouvé que plus l’air devient humide, plus aussi cette quantité des eaux absorbées devient considérable : et, d’après les récits de plusieurs médecins très-dignes de foi, elle a quelquefois été si grande, qu’ils ont craint d’être taxés d’imposture, en racontant ce qu’ils avoient sous les yeux. Mais supposons tous ces récits parfaitement exacts (et quant à moi, je n’en conteste point la véracité) ; le surcroît d’action des vaisseaux absorbans cutanés ne prouvera point celui de leur force réelle : il peut en être de ces vaisseaux, dans le cas supposé, comme des intestins dans plusieurs cas de dévoiement, où l’action précipitée et tumultueuse de ces derniers organes, est l’effet de leur énervation di-