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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/92

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grande force motrice, ainsi que je l’ai dit tout-à-l’heure, est celui qui donne le sentiment le plus heureux de l’existence. Et cet état se perpétue, tant que la quantité de sang, ou la véhémence avec laquelle il est poussé, ne passe pas certaines limites : car, si l’un ou l’autre va plus loin, le sommeil s’ensuit ; et si la progression continue, elle amène enfin l’apoplexie et la mort.

On regarde assez généralement les narcotiques, et sur-tout l’opium, comme des aphrodisiaques directs. Si cette opinion étoit fondée, elle pourroit servir à mieux rendre compte des agréables sensations qui suivent l’usage de ces substances. En effet, nous avons vu, dans un autre Mémoire, quelle grande influence les organes de la génération exercent sur tout le système, et combien leur excitation est vivement ressentie en particulier par le centre cérébral. Mais il est vraisemblable que les narcotiques n’agissent sur les organes de la génération que comme sur tous les autres ; c’est-à-dire, qu’ils les excitent, il est vrai, mais d’une manière proportionnelle à l’augmentation de force dans le cours du sang, et de ton dans les fibres musculaires, comme nous l’avons déjà dit plusieurs