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Page:Cahier - Quelque six mille proverbes, 1856.djvu/4

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vi

roturier. Cela devait étonner beaucoup un contemporain de Louis XIV ; mais depuis lors on a pu mieux voir ce qu’il y avait du vieux Jacques Bonhomme, ou tout au moins du bourgeois dans les profondeurs de notre société, malgré les beaux semblants d’élégance et d’appareil qui semblaient la caractériser au temps du grand roi.

Arrêtons-nous, car je m’aperçois que, sur ce pied-là, je risque de rédiger un véritable discours préliminaire à propos de ma petite collection ; et ce serait un vestibule beaucoup trop grandiose pour cette chaumine. J’avais voulu tout simplement dire que les proverbes me paraissaient bons à quelque chose, et que mon recueil avait été primitivement formé, conduit même presque entièrement à son état actuel, au moyen des grammaires maintenant mises à la réforme. C’était une partie de ces vieux livres, que j’ai prétendu sauver de l’oubli ; et un essai qui peut être regardé comme la première édition de celui-ci, a été assez bien accueilli pour me faire penser que j’avais mis la main sur quelque chose d’utile. Si peu qu’on soit auteur, on se laisse persuader cela facilement ; aussi l’ai-je cru sans peine dès qu’on me l’eut répété un certain nombre de fois. Mon livret, aujourd’hui plus que doublé, pouvait être poussé plus loin, s’il eût été refait à loisir ; tel qu’il est, après les remaniements qu’il a subis durant des allées et venues de