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Page:Cahier - Quelque six mille proverbes, 1856.djvu/5

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quelques mois, il peut servir à diverses fins mieux que dans son premier état beaucoup trop informe… Mais ce n’est pas à moi de faire ressortir les défauts qui le déparaient, d’autant que la chose est désormais faite, et refaite. Si l’édition actuelle agrée au public, je vois bien déjà quelques-unes des améliorations qu’il y aurait encore à y introduire pour une autre.

Il peut être bon de redire, dès le début, qu’on ne doit pas s’attendre à trouver ici rangés parmi les proverbes ce qui est tout simplement locution usuelle chez une nation, et tour de phrase particulier à un peuple (idiotisme, phrase proverbiale, si l’on veut). Je ne qualifie de proverbes que les aphorismes de la sagesse populaire ; tenons-nous-en, sauf mieux, au sens du nom que leur donnait la Grèce ; il signifie à peu près philosophie triviale, sagesse qui court les rues. Voilà le vrai mot, ou peut s’en faut. Ce sont des axiomes, ou décrets (décisions, sentences) de l’expérience quotidienne, généralement passés en usage comme une sorte de monnaie qui a cours sans contestation dans toute une contrée. Ces formules de la philosophie pratique des bonnes gens, peuvent absolument paraître bien vulgaires à certains esprits délicats ; c’est souvent le gros sou du peuple, que le plus dédaigneux des financiers doit pourtant faire entrer en ligne de compte, et qui après tout est l’instrument de mille transactions journalières. La popularité