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Page:Cahiers de la Quinzaine - Série 15, cahiers 4-6, 1914.djvu/38

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les tapisseries



Et je vous aime tant, mère de notre mère,
Vous avez tant pleuré les larmes de vos yeux.
Vous avez tant levé vers de plus pauvres cieux
Un regard inventé pour une autre lumière.

Vous avez tant pleuré votre force première.
Vous avez tant voilé le regard de vos yeux.
Vous avez tant levé vers de plus pauvres cieux
Votre voix hésitante au seuil de la prière.

Et je vous aime tant, aïeule roturière.
Vous avez tant lavé le regard de vos yeux.
Vous avez tant courbé sous le courroux des cieux
Votre nuque et vos reins frissonnants de misère.

Vous avez tant levé vers une autre tempête
Une voix défaillante et tremblante d’amour.
Vous avez tant levé vers une pauvre fête
Un regard inventé pour un tout autre jour.

Vous avez tant levé le front de votre tête
Vers le repensement d’un plus noble séjour.
Vous avez tant levé vers le haut de la tour
Vos esprits épuisés d’une éternelle quête.

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