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Page:Cahiers de la Quinzaine - Série 15, cahiers 4-6, 1914.djvu/41

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ÈVE



Vous n’avez plus connu les flots impétueux
Jaillis de la fontaine à nulle autre seconde.
Vous n’avez plus connu dans la clarté d’un monde
L’image et le reflet d’un soleil fastueux.

Vous n’avez plus connu les blés impétueux
Se mouvant à l’assaut des plaines infinies.
Et le blé sur son socle et les moissons bénies.
Et le recensement des blés respectueux.

Vous n’avez plus connu les blés présomptueux
Gouvernant les saisons comme une éternité,
Anticipant le temps en toute impunité,
Vous n’avez plus connu les blés torrentueux.

Vous n’avez plus connu les blés majestueux
Et le manteau royal au seuil de votre cour.
Vous n’avez plus connu les enfants fructueux
Et le manteau royal au seuil de votre amour.

Vous n’avez plus connu les blés tempétueux
Soulevant tout un monde en leur énorme vague,
Et l’homme sur son sol, et la senne, et la drague,
Et le dénombrement des blés affectueux.

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