Aller au contenu

Page:Cahiers de la Quinzaine - Série 15, cahiers 4-6, 1914.djvu/40

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
les tapisseries



Et la plus immuable aux robes de stupeur
Et la plus enfoncée en des chemins vaseux
Et la plus embourbée en des sentiers glaiseux
Et la plus capturée en un cercle trompeur.

Vous n’avez plus connu les flots tumultueux
Jaillis de la fontaine à nulle autre pareille.
Vous n’avez plus connu les manteaux somptueux
Jetés sur le muguet et la salsepareille.

Vous n’avez plus connu les bois silencieux
Gonflés de la beauté d’une auguste présence.
Vous n’avez plus connu dans la clarté des cieux
L’image et le reflet d’une auguste innocence.

Vous n’avez plus connu que des pas tortueux,
Vous n’avez plus connu qu’une éternelle absence.
Vous n’avez plus connu qu’une pauvre décence
Et la sévérité des chemins montueux.

Vous n’avez plus connu ces palais fastueux.
Vous n’avez plus connu qu’une pauvre chaumière.
Et vous êtes la seule et vous êtes première
Qui n’ayez plus connu ces blés tumultueux.

34