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Page:Cahiers du Cercle Proudhon, cahier 5-6, 1912.djvu/42

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industriels, commerciaux ou financiers gagner rapidement le plus gros capital possible par quels moyens politiques s’assurer ta conservation et la jouissance de ce capital ; par quels moyens sociaux en tirer le maximum dé plaisir.

La possession et l’usage des capitaux est donc le seul caractère commun aux différentes classes bourgeoises que l’on reconnaît dans le monde moderne, et c’est ce qui nous permet de désigner l’ensemble de ces groupes bourgeois sous le nom de bourgeoisie capitaliste. Nous pouvons ajouter que les caractères sociaux et nationaux propres à cette bourgeoisie capitaliste s’expriment uniquement par des négations c’est l’absence de sentiments patriotiques, de sentiments religieux, de sentiments de charité. On a pu croire, il y a quelque vingt ans, en France, que la bourgeoisie était, dans son ensemble, catholique et patriote. Les événements politiques des vingt dernières années, qui ont montré la bourgeoisie soutenant passionnément les hommes politiques ennemis déclarés de l’Église et de la Patrie, ont révêlé que le catholicisme et le patriotisme n’avaient été regardés par le gros de la bourgeoisie que comme des moyens de défense capitaliste. Quelques dispositions sentimentales traditionnelles portaient la bourgeoisie à accorder une préférence aux hommes politiques qui appartenaient aux formations traditionnelles françaises. Mais ce n’était en somme chez elle qu’une survivance. Elle avait eu de t’amitié pour Ribot et pour Méline. dont la politique générato s’exerçait dans un sens favorable à la Patrie et ne menaçant pas l’Église. Elle accorda plus que de l’amitié à Rouvier, à Clemenceau et à Briand, notoirement connus pour leur hostilité irréductible à l’Église, mais qui apparaissaient comme parfaitement capables de défendre l’ordre et la propriété, et de mater