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Page:Cailhava de l’Estandoux - L’égoïsme, 1777.djvu/102

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L’ÉGOÏSME,

PHILEMON.

L’ouvrage fait grand bruit.Bon.

DURAND.

L’ouvrage fait grand bruit.Bon.Je viens d’en répandre
Cent exemplaires.

PHILEMON.

Cent exemplaires.Où ?

DURAND.

Cent exemplaires.Où ? Dans vingt cafés brillans.

PHILEMON, se lève & lui montre le porte-feuille qui est sur la table.

Changeons de discours. J’ai quinze cents mille francs :
Vous savez à quel prix mon oncle me les laisse ?

DURAND, s’approche de la table, prend le porte-feuille & le regarde avec complaisance.

Oui.

PHILEMON.

Oui.Mes parens viendront me désoler sans cesse.
Je suis facile, moi, comme on dit, bon humain ;
Ils dépenseront tout ; puis j’aurai le chagrin
De les voir derechef manquer du nécessaire.
Je les connois.

DURAND.

Je les connois.Pas mal… Mais il pourroit se faire
Qu’on prévînt ce malheur ; & le tout pour leur bien.
(Rêvant.)
Attendez ; j’entrevois pour cela… tel moyen…