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Page:Cailhava de l’Estandoux - L’égoïsme, 1777.djvu/11

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Préface.

mes peintures dans l’intrigue, dans les petites tracasseries d’une famille intermédiaire ; mais si, en renforçant les nuances, ce que l’on voit chez Florimon n’est pas ce qui se passe à la Cour de Madrid, de Vienne, à la Porte, à Pekin, j’ai tort, parce qu’un État n’est qu’une grande famille, & que j’ai indiqué mes engagemens dans ce Vers :

Mon cher, une famille est un petit État.

Le choix du caractere une fois fait & annoncé, Moliere a par-dessus tous les Poëtes comiques, l’art de renforcer les principaux personnages en leur associant les caracteres accessoires qui peuvent leur convenir[1]. Pourquoi Plaute ne nous donne-t-il qu’une idée du caractere de l’Avare ? Et pourquoi Moliere, en traitant le même sujet, ne nous laisse-t-il rien à desirer ? C’est parce que connoissant beaucoup mieux le cœur humain que le Poëte Latin, ayant beaucoup mieux réfléchi sur l’avarice & sur toutes les modifications d’un pareil caractere, il lui a donné pour compagne l’usure, quoique tous les avares ne soient pas nécessairement usuriers. Delà ces variétés, qui loin de nous faire perdre de vue

  1. Voyez l’Art de la Comédie.