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Page:Cailhava de l’Estandoux - L’égoïsme, 1777.djvu/117

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COMÉDIE

Je ne le sens que trop à mon chagrin extrême :
Ils me feront mourir, sur-tout cet imprudent,
Qui va mal-à-propos défendre son Durand.
Voyons. — Rêvez pour moi. — Que faut-il que je fasse ?

POLIDOR.

Pour lui, chez le Ministre, aller demander grâce.

FLORIMON, se recriant.

Chez le Ministre ! Il loge au bout de l’Univers :
Il fait, vous le savez, le plus dur des hivers.

POLIDOR.

Je vous ai vu jadis avoir un cœur sensible.
Pour un enfant chéri faites donc l’impossible. —
Morbleu, si je pouvois moi seul le secourir,
Voudrois-je partager avec vous ce plaisir !

FLORIMON.

Pour une fluxion, heureux si j’en suis quitte !
Ô nature, nature !… Eh, qu’on m’habille !

POLIDOR.

Ô nature, nature !… Eh, qu’on m’habille ! Vîte.


Scène II

Les PRÉCÉDENS, DOMESTIQUES qui se présentent avec le juste-au-corps de Florimon, Mme FLORIMON.
Madame FLORIMON.

Je sors pour un instant, & tout va mal ici…
Mon mari qu’on habille ! ah, grands Dieux, qu’est ceci ?
(Elle renvoie les Domestiques.)