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Page:Cailhava de l’Estandoux - L’égoïsme, 1777.djvu/125

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COMÉDIE

Ensuite, pour jouir d’un plus gros revenu,
Je placerai beaucoup, beaucoup à fond perdu.

(Ricanant.)
Mes enfants ?… Je n’ai pas l’honneur de les connoître.

(Il se jette dans un fauteuil.)
À la Cour maintenant daignerois-je paroître ?
Ou, Roi dans mon Palais, entouré de mes gens,
Feindrai-je d’insulter aux soins des Courtisans ?
Non ; il faut une Charge. Oui, mais il m’en faut une
Qui rapporte beaucoup, qui, sans être importune,
Soumette tout un Peuple à mes caprices vains,
Et donne parfois l’air de servir les humains. —
(D’un air froid & réfléchi.)
Voilà, pour être heureux, ce qu’un Sage peut faire…
Oui, c’est à peu près tout.


Scène VII

PHILEMON, POLIDOR.
CONSTANCE, LE CHEVALIER, MARTON, CLERMON, DURAND, restent au fond du Théâtre, & approchent doucement à mesure que la conversation s’échauffe entre Philemon & Polidor.
POLIDOR entend le dernier vers, & dit d’un ton sec & profond.

Oui, c’est à peu près tout.La fortune légère
A souvent des revers pour les cœurs vicieux.