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Page:Cailhava de l’Estandoux - L’égoïsme, 1777.djvu/19

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xix
Préface.

renouvellées, & toujours plus ambitieux d’obtenir un succès d’estime qu’un succès d’affluence, tâchant toujours de travailler pour le lendemain, & non pour le jour, je n’ai jamais cessé de me dire : si je ne puis corriger les Philemon, faisons du moins tous nos efforts pour guérir les Polidor, en leur dévoilant les moyens dont on se sert pour les séduire. J’ai seulement pris la précaution d’indiquer par les Vers suivans le caractere de mon homme facile, & la moralité que j’en voulois tirer :

Le seul mot de vertu le jette dans l’ivresse,
Il sera corrigé, j’espère, dès ce soir.

Tels sont les ressorts les plus essentiels que j’ai empruntés du premier comique de tous les âges & de toutes les Nations. Les gens de l’art remarqueront sans peine que j’ai tâché d’imiter la facilité & la précision de son style ; que je n’ai pas confondu celui des tirades avec celui du dialogue rapide, que j’ai fait mes efforts pour mettre, comme lui, dans chaque Scène une exposition, une intrigue, un dénouement, & le germe des Scènes suivantes. Je ne finirois pas si je rapportois toutes mes imitations. En vain l’orgueil & l’ignorance veulent assimiler l’Imitateur au Plagiaire ; il est aisé de leur prouver que