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Page:Cailhava de l’Estandoux - L’égoïsme, 1777.djvu/33

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COMÉDIE

Que n’avez-vous un cœur que l’on puisse comprendre ?

MARTON.

Clermon, je voudrois bien qu’elle aimât le dernier !

CLERMON, la fait tourner de son côté.

Regarde-moi.

MARTON.

Regarde-moi.Pourquoi ?

CLERMON, avec un sourire fin & moqueur.

Regarde-moi.Pourquoi ? J’oserois parier…

MARTON.

Quoi ?

CLERMON.

Quoi ? Qu’étant généreux beaucoup plus que son frère,
Tu comptes tes profits à venir. — Sois sincère.

MARTON.

Ah ! quel affront !

CLERMON.

Ah ! quel affront !Pardon. — Au revoir, mon enfant.
Mon Maître est près de Sceaux, chez son Correspondant ;
Il m’attendroit peut-être. Il faut que je te quitte
Pour monter en voiture, & le rejoindre vite.

MARTON.

En voiture ! Est-ce donc l’allure d’un Courier ?

CLERMON.

Jadis Valet, je suis Intendant & Caissier.
Polidor est si bon que d’honneur je me pique,
Et veux seul composer son train, son domestique.

MARTON, ironiquement.

Ah ! voilà d’un beau zèle un trait bien singulier.

Elle lui rend ses lazzis.
Regarde-moi.