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Page:Cailhava de l’Estandoux - L’égoïsme, 1777.djvu/32

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L’ÉGOÏSME,

L’emportent jusqu’ici sur sa timide flâme ;
Mais l’amour par degrés maîtrisera son ame,
Et saura la contraindre à dire son secret.
L’amour, François sur-tout, n’est pas long-tems discret.
Aide-moi cependant à percer ce mystere.
L’aîné semble rêver à la plus grande affaire,
Près de Constance…

CLERMON.

Près de Constance…Il plaît. Juge par toi d’autrui ;
Le sexe aime qu’on soit tout occupé de lui.

MARTON, avec humeur.

Il calcule, je crois, les biens de ma Maîtresse.

CLERMON, à part.

Il pourra se tromper s’il croit à sa richesse.
Mais, chut !

MARTON.

Mais, chut !Le Chevalier timide, circonspect,
N’ose employer encor que la voix du respect ;
Mais il a le regard si plein de feu, si tendre,
Que malgré son silence il se fait bien entendre.

CLERMON, hésitant.

Écoute… Celui-ci pourroit plaire…

MARTON.

Écoute… Celui-ci pourroit plaire…Fort bien !
Lequel des deux enfin ?

CLERMON.

Ma foi, je n’en sais rien.

MARTON.

Me voilà bien instruite !

CLERMON.

Me voilà bien instruite ! À qui faut-il s’en prendre ?