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Page:Cailhava de l’Estandoux - L’égoïsme, 1777.djvu/4

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iv
Préface.

pées à mes prédécesseurs ; j’en tirai le Tuteur Dupé en cinq Actes ; & pour voir si j’étois réellement appelé à faire des Comédies, j’écrivis mon nouvel ouvrage en prose ; je n’y mis rien de ce qui fait la plus grande fortune aujourd’hui ; j’eus le courage d’en exclure les sentences, les Scènes purement amoureuses, le ton & les airs de grandeur, le persifflage, les jeux de mots & sur-tout les situations larmoyantes ; j’essuyai, à la vérité, les plus grandes contradictions avant d’obtenir qu’elle fût représentée ; mais l’indulgence de la Cour & de la Ville me les fit bientôt oublier. On trouva un pièce bien intriguée ; quelques personnes dirent seulement : « C’est dommage qu’il ne sache travailler que dans ce misérable ancien genre ». On fit à-peu-près le même reproche au Mariage Interrompu[1], & l’on ajouta que je ne mettois pas le moindre esprit dans mes ouvrages.

Toujours curieux de satisfaire mes Censeurs & de prendre leurs moindres desirs pour des loix ; mais persuadé que l’esprit d’un Auteur dramatique consiste à ne pas en mettre dans ses Pièces, je cherchai du moins un genre dans lequel ce malheureux esprit fût permis. Je don-

  1. Comédie en Vers & en trois Actes.