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Page:Cailhava de l’Estandoux - L’égoïsme, 1777.djvu/47

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COMÉDIE

FLORIMOND, d’un petit air gaillard.

Les gaillards ! cent vingt ans ! Donc à ce compte-là
J’ai cinquante ans à vivre, & peut-être au-delà.
Je ne suis qu’un enfant.

LA PIERRE.
« L’Univers vient de perdre le célèbre Charitides, âgé de cent trois ans : il est mort de fatigue, en composant son Dictionnaire des Dictionnaires. »
FLORIMON, ricanant.

Je ne suis qu’un enfant.Quand je perdrai la vie,
Ce ne sera jamais pour pareille folie.
Ma paresse elle-même en sera caution.
À cent ans bien sonnés… À l’âge de raison…
Peut-on rêver encore au Temple de Mémoire,
Ne point apprécier tout fantôme de gloire,
Et ne préférer pas quatre digestions
Faites tranquillement, au plus fameux des noms !


Scène II

CONSTANCE, MARTON, FLORIMON, LA PIERRE.
FLORIMON, avec humeur, voyant venir Constance & Marton.

Quoi ! des fâcheux ici je ne serai point quitte !
Dans ma chambre à coucher renfermons-nous bien vîte.
(À Marton, qui lui fait des révérences.)
Oui, oui… Serviteur. Viens.
(Il remet à la Pierre son mouchoir & sa boëte. Ils sortent.)