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Page:Cailhava de l’Estandoux - L’égoïsme, 1777.djvu/51

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COMÉDIE

MARTON.

Oh, finissez ! (À part.)(Voyant venir le Chevalier.)
Oh, finissez ! Quel ton ! Bon, voici mon vengeur.

CONSTANCE, troublée, en reprenant le ton de la confiance.

Marton, le Chevalier !

MARTON.

Marton, le Chevalier ! Eh bien, vous fait-il peur ?

CONSTANCE.

Il vient dans ce Sallon, prenons vîte la fuite.

MARTON.

Pourquoi donc, s’il vous plaît, une telle conduite ?
(Finement.)
Ah, j’entends ! vous voulez qu’il devine…

CONSTANCE.

Ah, j’entends ! vous voulez qu’il devine…Marton,
Vous rêvez !

MARTON, riant avec finesse.

Vous rêvez ! Non vraiment, le stratagême est bon ;
L’amoureux Chevalier aura soin de se dire :
Quoi, Constance me voit, se trouble & se retire ;
Elle m’aime à coup sûr, & me croit dangereux.

CONSTANCE, naïvement.

Comment, tu crois cela ? Restons.

MARTON.

Comment, tu crois cela ? Restons.Vous ferez mieux.
(Bas.)
Elle est à nous.