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L’ÉGOÏSME,


Scène IV

Les PRÉCÉDENS, LE CHEVALIER.
LE CHEVALIER, s’arrêtant au fond du Théâtre.

Elle est à nous.Quel air décent, & qu’elle est belle !
Osons lui déclarer !… Ah ! suis-je digne d’elle !
Je tremble en l’abordant.

MARTON, bas à Constance.

Je tremble en l’abordant.Quel regard amoureux !
Voyez-le donc ; son âme a passé dans ses yeux.

CONSTANCE, bas à Marton.

Le cœur me bat.

LE CHEVALIER, s’avançant avec trouble.

Le cœur me bat.Souffrez que mon âme ravie…
De vous seule attendant le bonheur de ma vie,
Vous dévoile un secret important…

CONSTANCE, agitée.

Vous dévoile un secret important…Mais, Monsieur,
Mais… puis-je l’écouter ce secret… & l’honneur…

LE CHEVALIER, vivement.

Ah ! Madame, l’honneur ?… c’est lui seul qui m’inspire :
Plaire par lui, voilà le bonheur où j’aspire.
Pour un sexe enchanteur la gloire a des appas,
Et malgré moi la paix enchaîne ici mon bras ;
Mais nous aurons la guerre, oui, la nouvelle est sûre ;
j’ai des pressentimens du plus heureux augure ;
Je me signalerai.