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Page:Cailhava de l’Estandoux - L’égoïsme, 1777.djvu/6

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vi
Préface.

mes connoissances s’étendoient au-delà de notre répertoire ; mais l’on persista à soutenir « que ma Comédie de l’Égoïsme ne serait ni noblement, ni élégamment écrite ; que je ne saurois pas l’intriguer simplement, & que mon caractère manqueroit surtout de force & de profondeur ».

Toujours plus soigneux, comme on le voit, de recueillir des critiques que de mendier des éloges ; plus empressé à mériter des succès qu’à les travailler, je suis à peine connu d’un petit nombre d’Amateurs, qui ne se laissant pas séduire par le clinquant, les larmes ou le fatras romanesque de la moderne Thalie, ont bien voulu distinguer des Pièces jouées, comme par grace, l’Été ou les petits jours, sans appareil, sans protection, & qui pour me récompenser, sans doute, de ma constance à ne pas m’écarter du genre avoué par tous les Maîtres, ont daigné me prodiguer les encouragemens les plus flatteurs & des conseils dictés par la sévérité du goût & de l’estime. C’est désormais à eux que je consacre mes veilles. Cette sévérité dont ils m’honorent, le desir de mériter leur approbation, m’auroient fait prendre de préférence un sujet plus difficile, s’il en existoit ; mais le caractère dont j’ai fait choix,