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Page:Cailhava de l’Estandoux - L’égoïsme, 1777.djvu/61

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COMÉDIE


Scène X

PHILEMON, POLIDOR, LE CHEVALIER, Mme FLORIMON.
LE CHEVALIER.

Votre oncle…Quel bonheur !

PHILEMON, avec affectation.

Votre oncle…Quel bonheur ! Quel plaisir de vous voir !
Le transport que je sens ne peut se concevoir.

Mad. FLORIMON, d’un ton moitié bavard, moitié important.

C’est moi, c’est pourtant moi qui l’ai vu la premiere :
C’est que rien ne m’échappe à moi pour l’ordinaire ;
Je vois tout.

POLIDOR.

Je vois tout.Laissez-moi respirer quelque tems.
Je presse sur mon sein, j’embrasse mes parens,
Je me vois dans leur bras après vingt ans d’absence ;
Je viens faire couler leurs jours dans l’opulence :
Ils peuvent de mes biens jouir avec honneur,
Puisqu’ils ne coûtent pas un reproche à mon cœur.
Quelle félicité pour une âme sensible !