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Page:Cailhava de l’Estandoux - L’égoïsme, 1777.djvu/60

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L’ÉGOÏSME,

PHILEMON, à part.

Il en convient du moins : j’admire sa franchise.

DURAND, avec complaisance.

Parlons de mon ouvrage encore, s’il vous plaît.

PHILEMON, à part.

Son ouvrage est fort bon !

DURAND.

Son ouvrage est fort bon ! S’il prend bien en effet,
Comme il faut l’espérer, croyez-vous qu’on me donne
Une pension ?

PHILEMON.

Une pension ? Oui, certainement & bonne.
(Bas.) (Haut.)
Il croit l’avoir. Pourvu qu’on fasse quelque bruit,
Une cabale prône, & la fortune suit.

DURAND, à part, avec le plus vif regret.

J’ai pu le soupçonner de n’aimer que lui-même !

(Il écoute.)
Réparons… Des chevaux ! mon chagrin est extrême.

(Haut, embrassant Philemon.)
Ah, mon aimable Émile !

PHILEMON.

Ah, mon aimable Émile ! Ah, mon cher Gouverneur !
(Il s’échappe de ses bras en faisant des efforts pour ne pas rire.)
Il me croit occupé de lui, de son bonheur.
En effet, je lui dois, on ne peut davantage :
Il m’a dicté vingt mots d’un antique langage !

DURAND, revenant & passant devant Philemon avec précipitation.

Votre oncle…