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Page:Cailhava de l’Estandoux - L’égoïsme, 1777.djvu/67

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COMÉDIE

Madame FLORIMON.

Oh ! l’éveiller n’est pas une petite affaire…
Et vous ne savez pas les manœuvres qu’il faut.
Il se croit mort, sitôt qu’on l’éveille en sursaut ;
Mais j’y réussirai. Vous conviendrez, j’espère,
Que dans cette maison, je suis très-nécessaire.
Qu’y feroit-on sans moi ? rien, ou tout iroit mal.

POLIDOR, s’impatientant toujours plus fort.

D’accord.

Madame FLORIMON.

D’accord.Je ris de voir l’indolente Orsonval,
Qui, fière de pincer sa harpe ou sa guitarre,
De danser, de chanter, se croit un talent rare,
Se croit dans l’Univers un être essentiel !

POLIDOR.

Elle a grand tort.

Madame FLORIMON.

Elle a grand tort.Sans doute, & mon dépit mortel
Naît de la voir toujours parler de son mérite,
Tandis que moi, moi, moi, jamais je ne me cite.

POLIDOR, éclatant.

Eh, têtebleu, ma Sœur, voyons donc Florimon !

Madame FLORIMON, étonnée.

Je ne m’emporte, moi, pour aucune raison.

PHILEMON, à part.

Nous parlerons vertu, puisqu’elle l’intéresse.