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Page:Cailhava de l’Estandoux - L’égoïsme, 1777.djvu/71

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COMÉDIE

POLIDOR.

Mon pédadogue.Il a le front atrabilaire.

PHILEMON.

C’est pourtant un bon homme, un plaisant caractère.
Alors qu’il entreprit notre éducation,
Ma mère lui promit certaine pension,
Dont il rêve toujours, dont il parle sans cesse.
Rien n’est plus juste ; il faut lui tenir la promesse
Dès qu’on le pourra.

POLIDOR.

Dès qu’on le pourra.J’aime à te voir bienfaisant.

PHILEMON.

Mais ce qui me paroît en lui divertissant,
C’est de voir comme il est franchement son idole.
Du moment qu’il pourra vous dire une parole,
Le Pédant vantera son érudition,
Il vous demandera sa chère pension.
Si vous le refusez, dans son dépit extrême,
Il vous accusera de vivre pour vous-même,
De ne songer qu’à vous. Il a fait, sans raison,
Un reproche pareil à toute la maison.

POLIDOR, de l’air d’un homme qui a des doutes.

Bien sans raison, dis vrai ?

PHILEMON, hésitant.

Bien sans raison, dis vrai ? Mais…

POLIDOR.

Bien sans raison, dis vrai ? Mais…Point de mais, de grace.

PHILEMON.

Quoi ! vous voulez ?…