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Page:Cailhava de l’Estandoux - L’égoïsme, 1777.djvu/74

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L’ÉGOÏSME,

(Appuyant.)
Quant à mon jeune frere, il lui reproche…

POLIDOR.

Quant à mon jeune frere, il lui reproche…Eh bien,
Quoi ?

PHILEMON.

Quoi ? Que pour s’avancer il desire la guerre ;
De sorte qu’il faudra voir ravager la terre,
Porter chez nos voisins la mort ou la terreur,
Pour procurer, dit-il, quelque grade à Monsieur. —
Ce desir d’illustrer son nom par la victoire,
D’aller à la fortune en se couvrant de gloire,
Vice qui fait d’un chef le fléau de l’État,
Devient une vertu dans le cœur d’un soldat.

POLIDOR.

Ta bonté, ton esprit prêtent à tout des charmes ;
Tu veux diminuer, je le vois, mes alarmes.
Sur mes gardes, pourtant, je n’en serai pas moins.

PHILEMON, froidement.

Mais, pourquoi ?…

POLIDOR.

Mais, pourquoi ?…Je saurai récompenser tes soins.
Je veux lire un instant dans l’ame de Constance :
Je l’attends… La voici. Reviens en diligence
Dès qu’elle sortira. Tu sauras mes projets.

PHILEMON, à part, en sortant.

Ah ! Mons Durand voudroit démêler mes secrets !