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Page:Caillaud - Normandie, Poitou et Canada français, 1945.pdf/52

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on le met dans des sachets que l’on distribue à ses amis au Jour de l’An, comme porte-bonheur : « Aguilanneuf ! Aguilanneuf ! » On boit l’eau dans laquelle la plante a macéré et la maladie est écartée.

« L’image du Druide vêtu de lin blanc, couronné de feuillage, tenant une faucille d’or à la main, allait surgir maintes fois au cours des siècles… Un génie tutélaire surgira toujours à temps dans les contes pour délivrer la princesse belle comme le jour, au moment précis où elle va être dévorée par un dragon ailé, armé de griffes et dont la gueule redoutable lance des flammes… Les sources murmurent tout au long du folklore, au fond des puits règne la Mélusine et tout un cortège de princesses dans leur palais enchanté… »

Mais si le Poitou devint, dès le IVe siècle, chrétien pour toujours, il est compréhensible que sa population, imprégnée de paganisme depuis des siècles, et possédant un cœur simple et une foi naïve, n’ait pas cessé de croire du jour au lendemain à toutes ses légendes païennes, mais en ait conservé un grand nombre qu’elle a christianisées plus ou moins, si l’on peut dire, ainsi que nous le verrons tout à l’heure. Ce faisant, elle n’y a mis ni malice ni irrévérence voulue envers la religion nouvelle ; elle n’a fait que succomber innocemment à l’attrait enchanteur que n’a cessé d’exercer chez les humains au cours des âges et