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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/100

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APPARITIONS

bon ordre, & de l’intérêt de la République & de la vraie piété, de réprimer les abus qui y ſont contraires, & de punir du dernier ſupplice ceux qui détournent les peuples du vrai & légitime culte de Dieu, pour les porter au culte du Démon ; à mettre leur confiance dans la créature, au préjudice des droits du Créateur ; à leur inſpirer de vaines frayeurs de ce qui n’eſt point à craindre, & à les entretenir dans des erreurs très-dangereuſes. Si parmi une infinité de fauſſes prédictions, ou de vaines interprétations des ſonges, il s’en trouve quelques-unes de vraies, ou c’eſt le hazard qui les a produites, ou c’eſt l’ouvrage du Démon, à qui Dieu permet aſſez ſouvent de tromper ceux qui ont la ſotiſe & l’impiété de s’adreſſer à lui, & de mettre en lui leur confiance ; ce que le ſage Légiſlateur animé de l’Eſprit ſaint a dû réprimer par les peines les plus rigoureuſes.

Les Hiſtoires & l’expérience font voir que ceux qui uſent de l’art magique, de ſortiléges, de maléfices, n’emploient leur art, leur ſecret & leur pouvoir que pour ſéduire, pour induire au crime & au déſordre ; ainſi on ne peut les rechercher avec trop de ſoin, ni les punir avec trop de ſévérité.