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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/104

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APPARITIONS

cela eſt très-réel. La Magie n’eſt donc pas une ſimple chimere, puiſqu’il y a tant de gens infatués de la force des charmes, & convaincus de commerce avec le Démon, pour produire une infinité d’effets qui paſſent pour ſurnaturels. Or c’eſt la folie, la vaine crédulité, la prévention de ces ſortes de gens que la Loi de Dieu interdit, que Moïſe condamne à la mort, que l’Egliſe Chrétienne punit par ſes cenſures, que les Juges ſéculiers répriment avec la derniere rigueur. S’il n’y avoit en tout cela que maladie d’imagination, foibleſſe de cerveau, préjugé populaire, les traiteroit-on avec tant de ſévérité ? Fait-on mourir les hypocondriaques, les maniaques, les malades imaginaires ? On en a compaſſion, & on travaille à les guérir. Auſſi dans ces circonſtances, c’eſt l’impiété, c’eſt la ſuperſtition, c’eſt le crime de ceux & celles qui conſultent ou qui croyent conſulter le Démon, qui mettent en lui leur confiance, contre qui les loix ſéviſſent & ordonnent des châtimens.

Quand on pourroit nier & conteſter la réalité des Augures, des Devins, des Magiciens, & regarder toutes ces ſortes de gens comme des ſéducteurs, qui abuſent de la ſimplicité de ceux qui s’adreſ-