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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/107

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DES ESPRITS.

c’eſt ſur ces remontrances que le même Roi en 1682. donna ſa Déclaration touchant la punition de divers crimes, & en particulier des Sortiléges, Devins, Magiciens, & crimes ſemblables.

Il cite auſſi le Traité de la Police de M. de la Marre Commiſſaire au Châtelet de Paris, qui s’étend au long ſur la Magie, & en prouve la réalité, l’origine, le progrès, les effets. Seroit-il poſſible que les Auteurs ſacrés, les loix divines & humaines, les plus grands hommes de l’Antiquité, que les Juriſconfultes, les Hiſtoriens les plus éclairés, les Evêques dans les Conciles, l’Egliſe dans ſes déciſions, dans ſes pratiques & dans ſes prieres, auroient conſpiré à nous tromper, & à condamner la Magie, les Sortiléges, la Sorcellerie & les crimes de même nature à la mort, & aux plus rigoureux ſupplices, ſi tout cela n’étoit qu’illuſion, & l’effet d’une imagination gâtée & prévenue ?

Le P. le Brun[1] de l’Oratoire, qui a ſi bien écrit ſur les ſuperſtitions, prouve ſolidement que le Parlement de Paris reconnoît qu’il y a des Sorciers, & qu’il les punit ſévérement lorſqu’ils ſont con-

  1. Le Brun, Hiſt. critique des pratiques ſuperſtit. Tom. II. pag 299. & ſeq.