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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/108

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APPARITIONS

vaincus. Il le prouve par un Arrêt rendu en 1601. contre quelques habitans de Champagne accuſés de Sortilége. L’Arrêt veut, qu’ils ſoient envoyés à la Conciergerie par les Juges ſubalternes, ſous peine de privation de leur Charge : il ſuppoſe qu’ils doivent être rigoureuſement châtiés ; mais il veut qu’on obſerve une procédure exacte & réguliere pour les découvrir & les punir.

M. Servin, Avocat Général & Conſeiller d’Etat, prouve au long par l’Ancien & le Nouveau Teſtament, par la Tradition, les Loix & les Hiſtoires, qu’il y a des Devins, des Enchanteurs & des Sorciers, & réfute ceux qui prétendent ſoutenir le contraire. Il montre que les Magiciens & ceux qui uſent de Sortiléges, doivent être punis & jugés exécrables ; mais il ajoute qu’il ne faut punir qu’après des preuves certaines & évidentes ; & c’eſt ce que le Parlement de Paris obſerve, de peur de punir des inſenſés pour des coupables, & de prendre des illuſions pour des réalités.

Le Parlement laiſſe à l’Eglife de frapper d’Excommunication ceux & celles qui ont recours aux Sortiléges, & qui croyent aller la nuit à des aſſemblées nocturnes, pour y rendre leurs hommages au