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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/117

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DES ESPRITS.

beaucoup de part à ſes ſouffrances & à ſa mort. Combien a-t’on vû de gens frappés de l’idée d’une mort prochaine, mourir dans le tems qu’ils s’étoient figuré, qu’elle devoit arriver ? Le déſeſpoir ou étoit Hocque, & les tranſports dont il étoit agité, avoient troublé la maſſe de ſon ſang, altéré ſes humeurs, déreglé le mouvement des eſprits, & les avoit rendus beaucoup plus ſuſceptibles de l’action des vapeurs qui étoient ſorti de la gogue.

M. de S. André ajoute, que ſi le Diable avoit eu quelque part à ces ſortes de maléfices, ce ne pouvoit être qu’en conſéquence de quelque pacte exprès ou tacite, que dès que la gogue ſeroit levée, celui qui l’auroit miſe mourroit incontinent. Or quelle apparence que la perſonne qui auroit ſait ce pacte avec le Diable, y eût employé une pareille ſtipulation, qui l’auroit expoſée à une mort cruelle & inévitable ?

I°. On peut répondre que la frayeur peut cauſer la mort ; mais qu’il n’eſt pas poſſible qu’elle la produiſe à point nommé, & que celui qui tombe dans un excès de douleur puiſſe dire qu’il mourra dans un certain moment : le moment de la mort n’eſt pas au pouvoir de l’homme dans de pareilles circonſtances.