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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/120

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APPARITIONS

des impoſteurs, des charlatans, qui par les ſubtilités de leur art font accroire aux ignorans que certains effets naturels ſont produits par une cauſe ſurnaturelle ? C’eſt ſur quoi on n’eſt pas d’accord. Mais en général le nom de Magie & de Magiciens ſe prend aujourd’hui dans un ſens odieux, pour un art qui produit des effets merveilleux, & qui paroiſſent au-deſſus du cours ordinaire de la nature ; & cela par l’opération du mauvais Eſprit.

L’Auteur du fameux livre d’Enoch, qui a eu ſi grande vogue, & a été cité par quelques Anciens[1] comme Ecriture inſpirée, dit que l’onziéme des veillans, ou de ces Anges qui furent épris de l’amour des femmes, fut le nommé Pharmace ou Pharmaque ; qu’il enſeigna aux hommes d’avant le déluge les enchantemens, les maléfices, les arts magiques, &les remedes contre les enchantemens. S. Clément d’Alexandrie dans ſes Recognitions veut que Cham fis de Noë ait reçu du Ciel cet art, & qu’il l’ait enſeigné à Mizraim ſon fils pere des Egyptiens.

Dans l’Ecriture le nom de Mage, Magus, ne ſe prend jamais en bonne part pour ſignifier des Philoſophes qui

  1. Apùd. Syncell.