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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/125

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DES ESPRITS.

dont on vient de parler, par leur piété & leur étude de la vraie Religion.

On lit dans les Voyageurs que la ſuperſtition, la Magie, les Faſcinations ſont encore très-communes dans l’Orient, tant parmi les adorateurs du feu deſcendus des anciens Chaldéens, que parmi les Perſes ſectateurs de Mahomet. Saint Chriſoſtome[1] avoit envoyé en Perſe un S. Evêque nommé Maruthas, pour prendre ſoin des Chrétiens qui étoient en ce pays-là : le Roi Iſdegerde ayant reconnu ſon mérite, lui témoigna beaucoup de conſidération. Les Mages qui adorent & qui entretiennent le feu perpétuel, qui eſt regardé par les Perſes comme la principale de leurs Divinités, en conçurent de la jalouſie, & firent cacher ſous terre un homme apoſtat, qui ſçachant que le Roi devoit venir rendre ſes adorations au feu, firent crier cet homme du fond de ſon caveau, qu’il falloit chaſſer le Roi, parce qu’il tenoit pour ami des Dieux le Prêtre des Chrétiens. Le Roi en fut effrayé, & voulut renvoyer Maruthas ; mais celui-ci lui découvrit l’impoſture des Prêtres : il fit fouiller à l’endroit où l’homme s’étoit

  1. Chriſoft. Ep. 13. Pallad. pag. 191. Socrat. lib. 7. c. 8.