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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/130

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APPARITIONS

Les loix des douze Tables défendent de charmer les moiſſons de ſon voiſin : qui fruges excantâſſet. Verrius Flaccus cite des Auteurs, qui aſſurent que les Romains lorſqu’ils vouloient aſſiéger une Ville, employoient leurs Prêtres à évoquer la Divinité qui préſidoit à cette Ville, en lui promettant de lui bâtir dans Rome un Temple, ou ſemblable à celui qu’elle occupoit dans la Ville aſſiégée, ou un peu plus grand, & qu’on lui rendroit le culte convenable. Pline dit que la mémoire de ces évocations ſe conſerve parmi les Prêtres : durat in Pontificum diſciplinâ id ſacrum[1].

Si tout ce qu’on vient de raconter, & ce qu’on en lit dans les Anciens & dans les Modernes a quelque réalité, & produit les effets qu’on lui attribue, on ne peut douter qu’il n’y ait quelque choſe de ſurnaturel, & que le Démon n’y ait beaucoup de part.

L’Abbé Trithême parle d’une Sorciere, qui par le moyen de certains breuvages changea un jeune Bourguignon en bête.

Tout le monde ſçait la fable de Circé, qui changea en pourceaux les ſoldats ou les compagnons d’Ulyſſe. On connoît

  1. Plin. lib. 28.