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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/129

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DES ESPRITS.

être le Crocodile, dit : l’Enchanteur le fera-t’il crever[1] ? Et l’Eccléſiaſtique[2] : qui aura pitié de l’Enchanteur, qui aura été mordu du Serpent ?

Virgile, Eclogue viij.

Frigidus in pratis cantando rumpitur Anguis.

Et Ovid.[3]

Vipereas rumpo verbis & carmine fauces.

Tout le monde ſçait ce qu’on raconte des Marſes peuples d’Italie, & des Pſylles, qui avoient le ſecret d’enchanter les Serpens. On diroit, dit S. Auguſtin[4], que ces animaux entendent le langage des Marſes, tant ils ſont obéiſſans à leur ordres : on les voit ſortir de leurs cavernes auſſi-tôt que le Marſe a parlé. Tout cela ne ſe peut faire, dit le même Pere, que par la vertu du malin Eſprit, à qui Dieu permet d’exercer cet empire ſur les bêtes venimeuſes, ſur-tout ſur le ſerpent, comme pour le punir de ce qu’il fit contre la premiere femme. En effet on remarque que nul animal n’eſt plus expoſé aux charmes & aux effets de l’art magique que le ſerpent.

  1. Job. xl. 25.
  2. Eccli. xij. 13.
  3. Ovid. Métamorph. fab. 2.
  4. Aug. de Geneſ. ad litt. lxj. c. 28.