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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/139

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DES ESPRITS.

auſſi périlleuſe, où il y alloit de ſa vie. Ces deux femmes étoient donc apparemment Magiciennes, & celle qui fit la prédiction, & celle ſur qui elle fut exécutée. Dieu permit dans cette occaſion trois grands maux : la premiere Magicienne conſeille le meurtre d’une innocente ; le jeune homme commet le meurtre ſur ſa propre femme ſans la connoître ; & celle-ci meurt dans un état de damnation, puiſque par les ſecrets de la Magie elle s’étoit rendue méconnoiſſable.

Une Bouchere de la Ville de Jenes, dans le Duché de Veinmar en Thuringe[1] ayant refuſé de donner une tête de veau à une vieille femme, qui n’en offroit preſque rien, cette vieille ſe retira, grondant & murmurant entre ſes dents. Peu de tems après la Bouchere ſentit de grandes douleurs de tête. Comme la cauſe de cette maladie étoit inconnue aux plus habiles Médecins, ils ne purent y apporter aucun remede. Cette femme rendoit de tems en tems par l’oreille gauche de la cervelle, que l’on prit d’abord pour ſa propre cervelle. Mais comme elle ſoupçonnoit cette vieille de lui avoir donné

  1. Friderici Hoffman. de Diaboli potentiâ in corpora, pag. 382.